Ruine
2019
Sculptures, bois et sable, dimensions variables
« Le troisième mouvement présent dans l’exposition Il molteplice ridiventa uno est composé de deux sculptures de la série Vue sur Jersey, le dernier chapitre ouvert par l’artiste après un séjour en Normandie; (…). Ces dernières ne sont pas, à différence des objets de Missive, des bouts de meubles, mais des objets entiers: deux tabourets, un avec des jambes ondulées, nommé Ruine N.1 (2019), et un autre, plus simple, qui a comme titre Ruine N.2 (2019). Le fait qu’ils soient entiers, n’est pas la seule différence: non seulement ils agissent dans l’espace par eux-mêmes – et font donc partie d’un ensemble plus grand – mais ils sont également, d’une manière ou d’une autre, complétés par l’ajout d’éléments naturels: un petit tas de sable blanc très fin, s’élève sur le tabouret Ruine N.1. Disposé en quatre tas de forme triangulaires, nous en retrouvons aussi sur sa base et sur le sol. Deux cailloux de forme carrée, aussi posés sur la base de l’objet, donnent l’impression de déséquilibrer le centre de gravité.
Dans la troisième installation de Missive, le tabouret Ruine N.2 se trouve renversé sur un tapis et les deux tas de sable sont disposés à son côté comme s’ils étaient tombés ensemble: le résultat d’une coïncidence ou une mise en scène bien étudiée?
Dans les deux sculptures, que ça soit par sa forme, sa consistance ou sa couleur, le sable blanc dispersé de manière conique rappelle celui des sabliers: matérialisation visuelle du temps qui passe, de la durée, élément fondamental, comme la distance, pour définir la toile de fond sur laquelle nous nous déplaçons, pour décrire le monde dans lequel nous existons. (…) »
Texte de Elisa Rusca
Nina Haab. Il molteplice ridiventa uno., 2020, catalogue cur. Elisa Rusca and Anselmo Villata, Ed. VERSO L’ARTE – Roma (IT)